Entre volcans, rhum et sable doré, la Guadeloupe, c’est la Caraïbe sans triche : belle, brute et généreuse.
Vendredi 29 janvier
Notre aventure débute sous un soleil éclatant, à 15 h 30 précises, sur le tarmac de Pointe-à-Pitre. À peine sortis de l’avion, une bouffée d’air chaud nous enveloppe : bienvenue en Guadeloupe ! L’humidité tropicale colle à la peau, les palmiers se balancent doucement dans la brise, et déjà, le dépaysement opère. Clés de la voiture en main, nous prenons la route vers Deshaies, notre premier refuge. Le trajet est une promesse en soi : une succession de virages bordés de jungle et de jolis panoramas sur la mer des Caraïbes. Une heure plus tard, les valises posées dans notre superbe logement (avec vue sur la mer depuis la terrasse et la cuisine) et les tongs aux pieds, on se regarde avec un sourire aux lèvres : les vacances peuvent vraiment commencer.



Samedi 30 janvier : à la découverte de la nature
Parc des Mamelles
Ce matin-là, direction le parc des Mamelles (c’est un zoo), à une petite demi-heure de Deshaies. Niché au cœur de la forêt tropicale, ce havre de verdure est un concentré de vie sauvage, un écrin où la nature reprend ses droits. Dès les premiers pas, l’air se fait plus dense, embaumé de terre humide et de fleurs exotiques. On grimpe sur les passerelles suspendues, glissant entre les cimes comme des explorateurs modernes. Sous nos pieds, la jungle bruisse de mille sons : le cri d’un singe, le froissement d’une aile…
À chaque détour, une rencontre : un perroquet aux plumes flamboyantes, un jaguar assoupi, un petit racoon curieux qui s’approche sans crainte. On se sent à la fois minuscules et privilégiés, perchés là-haut dans la canopée, entourés d’un océan de verdure. Si la Guadeloupe avait un cœur, il battrait sûrement ici, au rythme tranquille de sa forêt tropicale.






Cascade aux Écrevisses
Depuis le parc des Mamelles, il faut une dizaine de minutes de route à travers la forêt tropicale pour rejoindre un site bien connu des locaux : la cascade aux Écrevisses. L’accès est facile, un sentier pavé (à peine 700 mètres aller-retour) permet à tout le monde d’y aller, même avec des enfants. Au bout du chemin, une petite chute d’eau se jette dans un bassin naturel où l’on peut se rafraîchir.
Ce n’est pas la plus impressionnante des cascades mais l’endroit a du charme. L’eau est claire, la forêt apporte une vraie fraîcheur et le lieu reste agréable pour une pause rapide en pleine nature. Le mieux, c’est d’y aller tôt le matin pour éviter la foule, surtout les week-ends. Une courte halte, simple mais plaisante, sur la route entre Petit-Bourg et Deshaies.

Dimanche 31 janvier : ascension de la Soufrière
Randonnée à la Soufrière
Cap sur la Soufrière, le volcan actif de la Guadeloupe qu’on surnomme ici “la Vieille Dame”. Depuis Deshaies, il faut compter environ 1h30 de route pour rejoindre le parking des Bains Jaunes, point de départ de la randonnée. On y laisse la voiture avant d’attaquer le sentier du Pas du Roy qui grimpe à travers une forêt humide et dense.
La montée n’est pas très longue (deux heures environ jusqu’au sommet) mais elle se mérite. La pente est parfois raide et la météo, fidèle à sa réputation, nous gratifie d’une bonne averse tropicale suivie d’un brouillard à couper au couteau. Autant dire qu’on n’aura pas eu droit à la vue panoramique sur la mer mais l’expérience reste marquante.
Là-haut, à 1467 mètres d’altitude, l’air sent le soufre et la terre chaude. On entend parfois un grondement sourd, rappelant que le volcan est bien vivant. Trempés mais ravis, on redescend avec ce petit frisson propre aux lieux puissants : celui d’avoir marché sur le dos d’un géant.
Jean-François Grégoire (CC BY-SA)
Lundi 1er février : exploration des Saintes
Journée aux Saintes
Départ matinal de Deshaies pour rejoindre Trois-Rivières, à l’extrême sud de Basse-Terre. Il vaut mieux compter environ deux heures de route, surtout si la circulation s’en mêle (on a perdu plus de 40 minutes dans un bouchon le matin). Une fois la voiture garée près de l’embarcadère, on grimpe à bord du ferry direction Terre-de-Haut, l’île principale de l’archipel des Saintes. Vingt-cinq minutes plus tard, le bateau accoste dans l’une des plus belles baies du monde.
L’arrivée est un vrai petit moment de carte postale : des cases colorées, une mer turquoise et des barques de pêche qui se balancent doucement au mouillage. L’île est petite, on peut la parcourir facilement en scooter ou en voiturette électrique (plus pratique que la marche sous le soleil).
On passe la journée à flâner entre le bourg animé, le fort Napoléon et la plage de Pompierre, idéale pour un bain ou un pique-nique sous les cocotiers. Si le temps le permet, un saut au Pain de Sucre s’impose pour un peu de snorkeling. Et avant de reprendre le bateau, impossible de repartir sans goûter un tourment d’amour, la spécialité sucrée des Saintes.
Une journée bien remplie, entre mer, histoire et douceur de vivre, qui laisse l’envie d’y revenir. La prochaine fois, on y passera la nuit : quand les ferrys repartent et que l’île retrouve son calme, ça doit être vraiment super.






Mardi 2 février : jardins et plages
Jardin botanique de Deshaies
C’est à Deshaies (pas très loin de notre hébergement) que l’on commence la journée par une visite incontournable : le jardin botanique. Ancienne propriété de Coluche, ce parc de cinq hectares est aujourd’hui un vrai concentré de nature tropicale, parfaitement entretenu et facile d’accès. Rien de prétentieux, juste un lieu agréable pour flâner entre plantes exotiques et oiseaux colorés.
Le parcours se fait à son rythme, sur des allées ombragées ponctuées de points d’eau et d’espaces fleuris. On croise des hibiscus, des orchidées, des palmiers royaux, des flamants roses et même quelques aras qui semblent poser pour les photos. Le bassin des carpes koï, juste à l’entrée, nous a amusé…
Comptez environ 1h30 de visite pour faire le tour tranquillement. Si vous avez un peu de temps, le restaurant panoramique du parc (on ne l’a pas testé) offre une belle vue sur la baie de Deshaies, parfait pour un déjeuner au calme. C’est une pause nature bien pensée, idéale pour couper un peu avec les journées plage.












Plage de la Grande Anse
À quelques minutes du centre de Deshaies, la plage de la Grande Anse s’étire sur près d’un kilomètre de sable doré bordé de cocotiers. C’est l’une des plus belles plages de Basse-Terre et probablement la plus célèbre du coin. Le décor est superbe, surtout en fin d’après-midi, quand le soleil descend lentement derrière les montagnes.
Mais attention : ici, la mer a du caractère. Les vagues sont souvent puissantes, ce qui peut surprendre les moins bons nageurs. Mieux vaut se contenter d’une baignade prudente et profiter du lieu pour ce qu’il est vraiment : un grand espace de détente, idéal pour bronzer, marcher les pieds dans l’eau ou pique-niquer à l’ombre des raisiniers.
Quelques petits restaurants et snacks bordent la route, parfaits pour boire un jus frais ou manger un colombo les pieds dans le sable. Et pour les amateurs de coucher de soleil, c’est sans doute l’un des plus beaux spots de Guadeloupe. Bref, c’est simple, authentique et typiquement caribéen.

Basse-Terre et Vieux-Habitants
Cap sur Basse-Terre, la capitale un peu endormie de la Guadeloupe mais pleine de charme pour qui prend le temps de s’y attarder. On commence par le grand marché, bien plus local que touristique. Sous les halles, ça discute fort, ça rit, ça marchande. Les étals débordent de bananes plantain, épices, vanille, rhum arrangé et piments plus ou moins redoutables. L’endroit parfait pour ramener un peu de couleur et de caractère dans ses valises.




Puis, direction Vieux-Habitants (à une trentaine de minutes de route) pour découvrir un lieu chargé d’histoire : l’habitation La Grivelière. Fondée à la fin du XVIIᵉ siècle, cette ancienne plantation de café est nichée au creux d’une vallée verdoyante, au bord de la Grande Rivière. Classée monument historique, elle a été restaurée avec soin et raconte tout un pan du passé agricole de la Guadeloupe.
La visite est à la fois authentique et instructive : on y découvre les anciens bâtiments d’exploitation (moulins, séchoirs, bonifierie) ainsi que le processus complet de fabrication du café. Le tout se termine, évidemment, par une dégustation : un café local corsé, cultivé sur place, qui laisse un goût d’ailleurs et une vraie envie de prolonger la pause.





Mercredi 3 février : Îlet Caret et Anse Bertrand
Îlet Caret
Depuis Sainte-Rose, petit port de pêche au nord de Basse-Terre, on embarque tôt le matin pour une excursion vers l’un des coins les plus emblématiques de la Guadeloupe : l’îlet Caret. La traversée en bateau à moteur dure à peine une vingtaine de minutes, le temps de slalomer entre les mangroves et les eaux turquoise du Grand Cul-de-Sac Marin.
L’îlot en lui-même est minuscule : un banc de sable blanc cerclé d’un lagon limpide, quelques palmiers qui penchent sous le vent et…c’est tout. Pas d’ombre, pas de confort, juste la mer à perte de vue. On comprend vite pourquoi le site attire autant : c’est le cliché du paradis tropical.
On a adoré cette parenthèse entre baignade, snorkeling au-dessus des coraux et farniente face à une mer turquoise. Mais difficile d’ignorer l’envers du décor : l’endroit, aussi beau soit-il, souffre clairement de sa popularité. Entre les bateaux d’excursion qui se succèdent et la fréquentation parfois excessive, l’équilibre fragile du site est mis à rude épreuve. Une journée inoubliable, certes, mais qui rappelle à quel point ce petit coin de paradis mérite d’être préservé.






Route vers Anse-Bertrand
En fin d’après-midi, nous prenons la route vers Anse-Bertrand où nous avons réservé un logement (beaucoup moins glamour que le premier, du coup, pas de photo ;-)) pour la deuxième partie de notre séjour. Le trajet d’environ 1h15 se déroule sans encombre et nous arrivons à notre nouvelle base d’exploration, prêts à découvrir de nouveaux horizons.
Jeudi 4 février : journée à la plage de la Caravelle
Située à Sainte-Anne, sur la côte sud de Grande-Terre, la plage de la Caravelle est souvent présentée comme l’une des plus belles de Guadeloupe. C’est vrai qu’elle a fière allure : sable blanc, cocotiers penchés et lagon turquoise parfaitement protégé par la barrière de corail. L’eau y est calme, idéale pour la baignade, surtout avec des enfants.
Mais cette carte postale a un revers. La Caravelle est aussi la plage du Club Med et même si elle reste publique, l’ambiance est très touristique. Entre la musique du club, les transats réservés et la foule en haute saison, difficile d’y trouver la tranquillité promise. Le stationnement, lui aussi, peut vite tourner à la galère.
Pour autant, l’endroit reste agréable si on y vient tôt le matin ou en basse saison, quand la plage retrouve un peu de calme et d’authenticité. On peut alors profiter pleinement de son lagon limpide, parfait pour nager ou faire un peu de snorkeling. Une belle halte, à condition d’éviter les heures de pointe et de garder le sourire face à l’ambiance très “carte postale organisée”.




Vendredi 5 février : Saint-François et Pointe des Châteaux
Saint-François
Cap à l’est, direction Saint-François, une station balnéaire animée où la modernité a un peu pris le pas sur l’authenticité. Depuis notre hébergement, il faut compter un peu plus d’une heure de route pour rejoindre cette ville bien équipée, appréciée des vacanciers pour ses restaurants, son port de plaisance et son marché coloré.




Avant de flâner sur le front de mer, on s’accorde une pause à la plage des Raisins-Clairs, l’une des plus fréquentées du coin. L’eau y est limpide, le sable blond et l’ambiance familiale. Idéale pour un bain rapide ou un pique-nique sous les raisiniers même si elle manque un peu du charme sauvage des plages de Basse-Terre. Une étape agréable, surtout pour profiter d’un bon rafraîchissement avant de poursuivre vers la pointe des Châteaux.





Pointe des Châteaux
Depuis Saint-François, il faut une vingtaine de minutes pour rejoindre la pointe des Châteaux, à l’extrémité est de Grande-Terre. La route, bordée de plages et de végétation basse, devient de plus en plus sauvage à mesure qu’on approche du bout de l’île. À l’arrivée, le décor change radicalement : falaises déchiquetées, vent puissant, mer déchaînée. On comprend vite pourquoi ce site naturel est l’un des plus visités de Guadeloupe.
Un sentier aménagé part du parking et grimpe jusqu’à la grande croix blanche, visible de loin. La marche est courte (comptez une vingtaine de minutes) mais le soleil cogne fort donc mieux vaut prévoir casquette et gourde. Une fois en haut, la vue vaut largement l’effort : d’un côté, les falaises et la mer d’un bleu profond et de l’autre, les îles de La Désirade et Marie-Galante qui se dessinent à l’horizon.
Le site est particulièrement impressionnant au lever du soleil, quand la lumière dorée se reflète sur la mer agitée. Par contre, n’essayez pas de vous baigner car les vagues sont trop dangereuses. Préférez les petites plages sur la route du retour (anse à la Gourde, La Coulée ou La Douche), parfaites pour un bain plus tranquille.
Une halte incontournable, surtout pour ceux qui aiment les paysages bruts et les ambiances de bout du monde.







Maison Zévallos
Sur la route du retour, on s’arrête à la maison Zévallos (à Le Moule), un arrêt aussi surprenant qu’intéressant. De l’extérieur, cette grande bâtisse coloniale semble tout droit sortie d’un autre temps. Construite au XIXᵉ siècle, elle fut d’abord le cœur d’une ancienne habitation sucrière, témoin de l’époque où la canne à sucre faisait battre le pouls de la Guadeloupe.
Classée monument historique depuis 1990, la maison est surtout connue pour son architecture unique, inspirée de la Louisiane, avec sa charpente métallique qui, dit-on, serait sortie des ateliers Eiffel. Derrière ses ferronneries et sa façade patinée se cachent trois siècles d’histoire, entre plantations, esclavage, immigration indienne et révolution industrielle.
La visite guidée (environ une heure) vaut vraiment le détour. Des bénévoles passionnés y racontent la vie d’autrefois et les transformations du domaine. On y découvre les vestiges de l’usine, la haute cheminée centrale et les jardins du domaine. Une halte culturelle passionnante qui donne un vrai aperçu du passé économique et social de la Grande-Terre.


Samedi 6 février : randonnée aux chutes du Carbet
Réveil matinal pour une des plus belles randonnées de Basse-Terre : les chutes du Carbet, dans le Parc national de la Guadeloupe (à Capesterre-Belle-Eau). Depuis notre hébergement, il faut compter environ 1h20 de route pour rejoindre le site, niché au cœur de la forêt tropicale. Avant même d’avoir commencé notre rando, la vue donne le ton : la journée s’annonce grandiose.

Sur place, plusieurs itinéraires sont possibles selon votre niveau. Nous commençons par celui de la première chute, la plus impressionnante avec ses 115 mètres de haut. Le sentier, bien balisé mais souvent humide, serpente entre fougères géantes, racines et ruisseaux. Comptez quatre bonnes heures aller-retour, avec quelques passages raides et glissants. Mieux vaut donc partir équipé : chaussures fermées, eau et un imper léger pour les averses car ici, la pluie fait partie du décor.
À l’arrivée, la cascade se dévoile dans un vacarme assourdissant. Le décor est spectaculaire, brut, sans artifice. La fatigue s’efface vite face à cette chute d’eau vertigineuse perdue au milieu de la jungle. Une randonnée exigeante mais gratifiante, à faire plutôt le matin pour éviter la chaleur et les nuages qui tombent vite sur les reliefs.



On a tellement aimé la première chute qu’on se décide finalement à aller voir la deuxième…Beaucoup plus facile ! Haute d’une centaine de mètres, elle se dévoile au bout d’un sentier parfaitement aménagé, accessible à tous. Après une petite vingtaine de minutes de marche à travers la végétation tropicale, on arrive face à un spectacle grandiose : une immense cascade qui dévale la montagne. On ne peut pas s’en approcher directement (la zone est protégée) mais la plateforme d’observation offre un beau point de vue sur la chute, majestueuse au milieu de la forêt.


Dimanche 7 février : Anse du Souffleur et Pointe de la Grande Vigie
Plage du Souffleur
Direction Port-Louis, au nord de Grande-Terre, pour une matinée détente à la plage du Souffleur. C’est l’une des plus belles plages de la région, très appréciée des Guadeloupéens eux-mêmes. On traverse le petit bourg coloré, ses fresques murales et son ambiance tranquille, avant d’arriver sur cette longue bande de sable blanc bordée de cocotiers.
Ici, l’eau est claire, peu profonde et généralement calme, idéale pour nager ou faire un peu de snorkeling sans se fatiguer. L’endroit a gardé une vraie atmosphère locale : familles installées sous les carbets, discussions animées autour d’un pique-nique, parties de pétanque sur le sable…une plage vivante, mais jamais prétentieuse.
Pour profiter du lieu dans le calme, mieux vaut arriver avant 11h car elle se remplit vite en fin de matinée, surtout le week-end. Quelques food trucks et petits restos permettent de boire un jus frais ou de goûter un bokit les pieds dans le sable.
Un coin parfait pour une pause simple et authentique, entre mer turquoise, rires d’enfants et parfums de colombo qui s’échappent des barbecues.




Pointe de la Grande Vigie
Cap tout au nord de Grande-Terre, direction la pointe de la Grande Vigie, à quelques kilomètres d’Anse-Bertrand. Le décor change : ici, plus de cocotier ni de lagon tranquille mais un plateau aride balayé par le vent et bordé de falaises abruptes. La route est belle et peu fréquentée. Le site se rejoint facilement en voiture.
Depuis le parking, un sentier balisé d’une dizaine de minutes mène jusqu’au bout du promontoire. Pas besoin d’être un grand randonneur, la balade est à la portée de tous. En chemin, quelques bancs permettent de souffler tout en admirant les paysages. On avance au milieu d’une forêt sèche, un écosystème rare sur l’île, avant que la vue ne s’ouvre brusquement sur l’océan Atlantique.
Les falaises plongent dans la mer houleuse et le spectacle est vraiment incroyable. Par temps clair, on distingue (il parait) La Désirade et même Antigua au loin. Le vent souffle fort (prudence près du bord) mais c’est justement ce côté brut qui fait tout le charme du lieu.
Le site est encore plus impressionnant en fin d’après-midi quand la lumière dorée du soleil couchant éclaire les falaises calcaires. Une belle halte nature (sans chichi) qui rappelle que la Guadeloupe, c’est aussi ça : des coins sauvages loin des clichés de carte postale.

Lundi 8 février : distillerie Longueteau et plantation Grand-Café
Distillerie Longueteau
Pour cette dernière journée, on met le cap sur Capesterre-Belle-Eau, au pied du massif de la Soufrière, là où se trouve la distillerie Longueteau (la plus ancienne encore en activité en Guadeloupe). Ici, tout respire l’authenticité : la famille Longueteau cultive et distille son propre rhum depuis plus de 130 ans.
Le domaine s’étend sur près de 100 hectares et une douzaine de parcelles de canne rouge et canne bleue, cultivées sur un sol volcanique particulièrement fertile. Cette proximité entre les champs et la distillerie permet de broyer la canne moins de cinq heures après la coupe, un détail qui fait toute la différence dans la fraîcheur du jus et la richesse aromatique du rhum.
La visite est bien rythmée : d’abord la découverte des plantations puis les bâtiments de distillation où trône la colonne créole conçue par François Longueteau sur les plans de la fameuse colonne Savalle. Le guide raconte avec passion chaque étape, de la fermentation à la mise en fût, avant de nous conduire dans les trois chais où vieillissent les cuvées dans des fûts de chêne ayant contenu du cognac (clin d’œil aux origines charentaises de la famille).
La dégustation qui clôt la visite permet d’apprécier les différentes collections de la maison, du rhum blanc brut de colonne « Genesis » aux versions plus rondes de la collection « Harmonie ». L’expérience se vit sans chichi, dans une ambiance conviviale et respectueuse du savoir-faire local.
Une belle plongée dans le patrimoine agricole de la Guadeloupe, à faire absolument si vous aimez comprendre d’où vient ce que vous dégustez et repartir avec une bouteille souvenir…forcément…

Plantation Grand-Café
À quelques kilomètres de la distillerie, on s’arrête à la plantation Grand-Café, l’une des plus anciennes bananeraies encore en activité de Capesterre-Belle-Eau. Ici, pas de mise en scène : on découvre une exploitation familiale où la banane se cultive depuis des générations, entre traditions et techniques modernes.
La visite, bien menée et accessible à tous, explique de façon claire les différentes étapes de la culture (de la plantation au conditionnement) ainsi que les variétés cultivées sur place. On apprend notamment que la banane guadeloupéenne est protégée par une indication géographique et que la récolte se fait toute l’année, souvent dans des conditions météo capricieuses.
La balade à travers les champs est agréable, rythmée par les anecdotes du guide et les panoramas sur les pentes verdoyantes de la Soufrière. On réalise vite à quel point cette production, souvent banalisée, est essentielle à l’économie locale. La visite se termine par une dégustation simple mais savoureuse de produits à base de banane (confitures, chips ou liqueurs maison).
Une halte authentique et instructive, idéale pour clore en beauté la découverte du patrimoine agricole guadeloupéen.






Mardi 9 février : départ
Toutes les bonnes choses ont une fin…Après avoir bouclé nos valises, on prend la route vers l’aéroport de Pointe-à-Pitre. La tête encore pleine d’images, on quitte la Guadeloupe avec cette impression familière qu’on n’a pas tout vu.
Comme souvent avec les îles, c’est une promesse plus qu’un adieu : celle de revenir, un jour, pour explorer un peu plus ce coin des Antilles où la nature, la culture et la douceur de vivre se mélangent si bien.